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Jus de chapeau

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14 octobre 2011

Les chiens-loups

loupnoirprofil

 

- Mince, il m’a mordu ce clebs !

- Oui faites attention au chien, il est un peu agressif avec les inconnus.

 

Devant lui, une espèce de berger allemand immense, croisement de bâtard avec bâtard, le poil laineux et fin tout noir, dégoulinant de flotte, lorgnait hargneusement le jarret du gamin. Sèchement apostrophé, le chien aboya sous les cris autoritaires de la femme. La menace de son bâton le fit taire définitivement. C’était un chien squelettique, mais il avait vraiment une sale tronche de loup avec ses yeux bruns en amande. Comme elle d’ailleurs, avec sa mâchoire coulée dans un moule à parpaing ; vraiment vilain. Le chien regarda craintif une dernière fois la femme, comme s’il voulait confirmer la laideur de sa maitresse et s’enfuit affolé, slalomant entre les colonnes surmontées chacune d’un vase s’alignant au pied de la haute muraille.

La dramaturge avait raison de dire qu’aucune mâchoire de bouledogue n'est plus tenace que les doigts d'une femme qui hait. Elle était sans âge, une voix ferme et des mains parsemées de tâches de son, dissimulées sous les larges manches de sa petite veste à carreau. Une petite robe noire ceinturait son postérieur volumineux. Moche, mais la coupe de Mireille Mathieu en dix fois mieux, donc pas si mal, mais juste les cheveux, le jeune homme ne cessait de reluquer ses poils de menton. D’abord il ne pouvait pas, mais ça le grattait trop, alors il la regardait à la dérobée, sans pouvoir l’envisager exaltée devant l’intimité de sa psyché. Heureusement la roseraie, aux fleurs chiffonnées donnaient un petit air de beauté à la scène. L’adolescent suivit la femme qui emprunta un escalier traversant la roseraie de haut en bas puis passant sous une tonnelle couverte de grimpants aux feuilles anémiées, elle annonça d’une voix pleine d’éclat.

- D’ailleurs vous veillerez bien à fermer l’enclos des canards, une fois que vous leur aurez donné à manger. Un de ces jours le chien va en croquer un, et je ne voudrais pas que l’un de nos pensionnaires assiste à un tel spectacle.

L’adolescent marcha dans les pas de la femme, ignorant la bête qui s’éloignait en aboyant dans le pré. Oubliant un instant l’animal, il observa les chênes centenaires pendant que la femme lui précisa que l’établissement était très bien doté en moyens financiers, que le personnel était formé aux meilleures écoles, et que son organisation inflexible ne tolérait aucune faiblesse. L’adolescent acquiesça silencieux.

- Puisqu’on est d’accord sur l’ensemble des tâches, alors comme convenu, je vous dis donc à lundi, dans trois semaines.

Pour la suite on clique sur le fichier, (là juste en-dessous)... pas tout de suite

 

 

 

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13 octobre 2011

“Pierre et le loup”, cette version ne me convient pas !

 

 

chien-loup 

   Tout d’abord “Pierre et le loup” est un conte musical, c’est donc une histoire racontée par-dessus des instruments de musique. Et tandis que le récitant parle, l'orchestre ponctue le récit d'intermèdes musicaux où les différents personnages du conte sont personnifiés par les instruments. Mais tout le monde le sait déjà !

Tout petit, j’ai du écouter mille fois le vinyle de Gérard Philippe, étalé sur le lino de ma chambre à coucher, la tête à proximité du tourne-disque. Dans le livret, que je parcourrais dans tous les sens il était question de Prokofiev, un compositeur russe.

Récemment, j’ai réécouté les œuvres de ce fameux Sergueïevitch Prokofieff. Et pour “Pierre et le loup”, je me suis replongé, avec un peu de perplexité, dans une version de Tom Novembre, pas aussi bonne que celle de Gérard Philippe, mais, c’était pas si mal !

Qui a écrit cette histoire en fait ? Prokofiev est le compositeur, c’est un fait indéniable, mais l’auteur du texte, c’est lui aussi ? En fouillant à droite et à gauche, je n’ai rien trouvé m’indiquant qu’une tierce personne aurait participé à l’écriture de ce conte. Il semblerait que Prokofiev en soit le seul créateur, musique et récit.

Moi, cette version ne me convient pas !

Mais comme on ne refait pas l’histoire, j’en ai inventé une autre tout simplement.

Et avant de proposer ma version, voici la version originale, dés fois que tu ne connaitrais pas le conte musical.

 pierreetleloup

Pierre et le loup

 

Pierre : le quatuor à cordes

L'oiseau : la flûte traversière

Le canard : le hautbois

Le chat : la clarinette

Le loup : les cors

Le grand-père : le basson

Les chasseurs : bois et cuivres, timbales et grosse caisse

 

Un beau matin Pierre ouvrit la porte du jardin et s’en alla dans les prés verts. Sur la plus haute branche d’un grand arbre, était perché un petit oiseau, ami de Pierre. "Tout est calme ici." gazouillait-il gaiement. Un canard arriva bientôt en se dandinant, tout heureux que Pierre n’ait pas fermé la porte du jardin. Il en profita pour aller faire un plongeon dans la mare, au milieu du pré.

Apercevant le canard, le petit oiseau vint se poser sur l’herbe tout près de lui. « Mais quel genre d’oiseau es-tu donc, qui ne sait voler ? » dit-il en haussant les épaules. A quoi le canard répondit, « Quel genre d’oiseau es-tu qui ne sait pas nager ? ». Et il plongea dans la mare. Ils discutèrent longtemps, le canard nageant dans la mare, le petit oiseau voltigeant au bord.

Soudain quelque chose dans l’herbe attira l’attention de Pierre, c’était le chat qui approchait en rampant. Le chat se disait, « L’oiseau est occupé à discuter. Je vais en faire mon déjeuner ». Et comme un voleur, il avançait sur ses pattes de velours. « Attention », cria Pierre, et l’oiseau aussitôt s’envola sur l’arbre. Tandis que du milieu de la mare le canard lançait au chat des " coin-coin " indignés. Le chat rôdait autour de l’arbre en se disant, « Est-ce la peine de grimper si haut ? Quand j’arriverai, l’oiseau se sera envolé. »

Tout à coup Grand-père apparut. Il était mécontent de voir que Pierre était allé dans le pré. « L’endroit est dangereux. Si un loup sortait de la forêt, que ferais-tu ? ». Pierre ne fit aucun cas des paroles de son grand-père et déclara que les grands garçons n’avaient pas peur des loups. Mais Grand-père prit Pierre par la main, l’emmena à la maison et ferma à clé la porte du jardin.

Il était temps. A peine Pierre était-il parti, qu’un gros loup gris sortit de la forêt. En un éclair, le chat grimpa dans l’arbre. Le canard se précipita hors de la mare en caquetant. Mais malgré tout ses efforts, le loup courait plus vite. Le voilà qui approcha de plus en plus près, plus près, il le rattrapa, s’en saisit et l’avala d’un seul coup.

Et maintenant voici où en était les choses : le chat était assis sur une branche, l’oiseau sur une autre, à bonne distance du chat, bien sûr, tandis que le loup faisait le tour de l’arbre et les regardait tous deux avec des yeux gourmands.

Pendant ce temps, derrière la porte du jardin, Pierre observait ce qui se passait, sans la moindre frayeur. Une des branches de l’arbre, autour duquel tournait le loup, s’étendait jusqu’au mur. Pierre s’empara de la branche, puis monta dans l’arbre. Alors Pierre dit à l’oiseau : « Va voltiger autour de la gueule du loup mais prends garde qu’il ne t’attrape ». De ses ailes, l’oiseau touchait presque la tête du loup qui sautait furieusement après lui pour l’attraper. Oh que l’oiseau agaçait le loup ! Et que le loup avait envie de l’attraper ! Mais que l’oiseau était bien trop adroit et le loup en fut pour ses frais.

Pendant ce temps, Pierre fit à la corde un nœud coulant, et les descendit tout doucement. Il attrapa le loup par la queue et tira de toutes ses forces. Le loup, se sentant pris, se mit à faire des bonds sauvages pour essayer de se libérer. Mais Pierre attacha l’autre bout de la corde à l’arbre, et les bonds que faisaient le loup ne firent que resserrer le nœud coulant.

C’est alors que les chasseurs sortirent de la forêt. Ils suivaient les traces du loup et tiraient des coups de fusil. Pierre leur cria du haut de l’arbre :

« Ne tirez pas. Petit oiseau et moi, nous avons déjà attrapé le loup. Aidez-nous à l’emmener au jardin zoologique. »

Et maintenant, imaginez la marche la marche triomphale : Pierre est en tête ; derrière lui, les chasseurs traînaient le loup, et, fermant la marche le Grand-père et le chat. Le grand-père, mécontent, hochait la tête en disant : « Ouais ! Et si Pierre n’avait pas attrapé le loup, que serait-il arrivé ? ». Au-dessus d’eux, l’oiseau voltigeait en gazouillant : « Comme nous sommes braves, Pierre et moi. Regardez ce que nous avons attrapé. »

 

25 décembre 2009

Je me souviens

Je me souviens de mes cahiers dans lesquels je gribouillais mes premiers dessins.

gribouillis

 

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